VOTREAVIS - La Marseillaise a-t-elle encore du sens aujourd'hui ? Lundi 25 avril 2016 à 17:18 -. Par Stéphane Parry, France Bleu Bourgogne. Composée il y a 224 ans dans la nuit du 25 au 26
CEYd. 283 158 406 495 338 457 312 158 179Unecirculaire rend «obligatoire» l'apprentissage de l'hymne national dans le primaire. Des enseignants renĂąclent. EnquĂȘteL'AssemblĂ©e nationale a adoptĂ© ce lundi 27 novembre une proposition de rĂ©solution dĂ©posĂ©e par La RĂ©publique en marche, qui "invite le gouvernement Ă prendre toutes les mesures pour promouvoir les symboles europĂ©ens". Anecdotique pour beaucoup, le texte a surtout Ă©tĂ© l'occasion d'un dĂ©bat enflammĂ© Ă la tribune de l'AssemblĂ©e, opposant les inlassables partisans de la construction europĂ©enne aux eurosceptiques convaincus."Aube incertaine" et "Ardent dĂ©sir de libertĂ©"Malheureusement, les discussions ont trop souvent Ă©tĂ© Ă la hauteur de l'enjeu au ras des pĂąquerettes. Les dĂ©fenseurs de la rĂ©solution n'ont reculĂ© devant rien pour dĂ©fendre l'Union europĂ©enne. Richard Ferrand a maniĂ© le lyrisme, se dĂ©clarant "tout autant hĂ©ritier de Monnet, Schuman", que "des LumiĂšres et de la RĂ©volution". Le prĂ©sident du groupe LREM Ă l'AssemblĂ©e estime faire partie "de tous ceux qui, aprĂšs la nuit, ont choisi de faire de l'aube incertaine un espoir, un bien commun"... Pour lui, "les douze Ă©toiles en cercle du drapeau mettent en image l'union de nos peuples", tandis que l'hymne europĂ©en - l'Ode Ă la joie de Beethoven - "exhorte Ă la fraternitĂ© et Ă la paix". Philippe Vigier de l'UDI a lui aussi paru conditionner toute forme de rĂ©ussite humaine Ă l'existence de l'UE "Le drapeau europĂ©en a fait entrer ici lâardent dĂ©sir de libertĂ© des peuples qui se sont libĂ©rĂ©s des rĂ©gimes totalitaires ou autoritaires pour sâassocier Ă cette communautĂ© de destins unique au monde", a vibrĂ© le qui attendaient des arguments plus rationnels ont dĂ» ĂȘtre déçus par l'intervention de Nathalie Loiseau, ministre chargĂ©e des Affaires europĂ©ennes et totalement acquise Ă la cause de l'UE. L'ancienne directrice de l'ENA a parfois semblĂ© voir la rĂ©alitĂ© avec des lunettes Ă verres bleu Ă©toilĂ©. "Citoyens français et europĂ©ens nous cĂ©lĂ©brons le 14 juillet et le 9 mai, nous avons deux drapeaux, deux hymnes, deux devises. Est-ce que cela pose une difficultĂ© ? Aucune", a-t-elle plaidĂ©. Aucune difficultĂ©, en effet, sans doute parce que presque personne en France n'est au courant que le 9 mai correspond Ă la JournĂ©e de l'Europe... La ministre a poursuivi en critiquant sĂ©vĂšrement la "souverainetĂ© nationale" qui "sans souverainetĂ© europĂ©enne n'est pas en mesure de relever les dĂ©fis de notre temps".Citoyens français et europĂ©ens nous cĂ©lĂ©brons le 14 juillet et le 9 mai, nous avons 2 drapeaux, 2 hymnes, 2 devises. Est-ce que cela pose une difficultĂ© ? Aucune. Parce que lâUnion europĂ©enne nâest pas un Etat mais une construction originale DirectANâ Nathalie Loiseau NathalieLoiseau November 27, 2017Autre technique argumentative douteuse privilĂ©giĂ©e par les pro-europĂ©ens, la tendance Ă considĂ©rer toute parole critique vis-Ă -vis de l'Union europĂ©enne comme relevant d'une pathologie ou d'une forme d'extrĂ©misme politique. Nathalie Loiseau a fustigĂ© "les peurs, ou ce que le prĂ©sident de la RĂ©publique appelle les passions tristes", Richard Ferrand s'est attaquĂ© aux "nationalistes qui pensent que nous serions mieux seuls", et Philippe Vigier a moquĂ© "le camp des europhobes et eurosceptiques de tous genres [...] qui pense que les frontiĂšres de l'ancien monde sont la seule et unique rĂ©ponse face Ă l'Ă©mergence d'un monde nouveau".Ăriger une opposition irrĂ©conciliable entre "EuropĂ©ens" et "nationalistes" est bien pratique, mais certains exemples ont montrĂ© que le clivage traversait les familles politiques. Le groupe Les RĂ©publicains LR s'est divisĂ©, certains dĂ©putĂ©s votant la rĂ©solution, d'autres comme Julien Aubert s'y opposant avec force. Au Front national FN, Marine Le Pen et quelques autres ont affichĂ© des drapeaux tricolores devant leur pupitre en signe d'opposition, alors qu'Emmanuelle MĂ©nard, Ă©lue avec le soutien du parti d'extrĂȘme droite, a dĂ©fendu la rĂ©solution Ă la tribune ! L'Ă©pouse de Robert MĂ©nard a Ă©voquĂ© le "drapeau tricolore de [son] coeur", mais aussi la "banniĂšre aux douze Ă©toiles de [sa] raison, douze Ă©toiles sur fond bleu, bleu comme la Robe de la Sainte-Vierge [...]".Je suis europĂ©enne. Mon intervention Ă l'AssembleeNatEuropeDrapeauEuropĂ©enDouzeEtoilesUEBruxellesIntervention complĂšte sur ma page facebook Emmanuelle MĂ©nard emenard34 November 28, 2017Un tel argument ne pouvait que faire bondir le groupe de la France insoumise. Car une nouvelle fois, le mouvement de gauche radicale a dĂ©cidĂ© d'utiliser la caractĂšre religieux du drapeau europĂ©en comme angle d'attaque contre l'UE. MĂȘme si Alexis CorbiĂšre a rejetĂ© "l'alternative entre la xĂ©nophobie et le marchĂ© libĂ©ral", il a ensuite consacrĂ© une bonne partie de son intervention Ă dĂ©noncer la symbolique chrĂ©tienne de la banniĂšre europĂ©enne "Adopter un drapeau directement inspirĂ© d'une apparition mariale n'est pas conforme selon nous aux valeurs hĂ©ritĂ©es des LumiĂšres". Abandonnant la politique, le dĂ©putĂ© FI se livre de longues minutes Ă un exposĂ© de vexillologie l'Ă©tude des drapeaux pour dĂ©crypter les origines de l'Ă©tendard bleu Ă©toilĂ© but de la dĂ©monstration, dĂ©noncer le fait que ArsĂšne Heitz, dessinateur du drapeau, se soit inspirĂ© des douze Ă©toiles reprĂ©sentant les douze apĂŽtres d'un mĂ©daillon datant de 1830... et rejeter "un drapeau chargĂ© de symbolique religieuse" afin que "la religion ne s'immisce pas dans la vie publique".Le samedi 25 novembre, lors de la convention de la France insoumise Ă Clermont-Ferrand, Jean-Luc MĂ©lenchon avait dĂ©jĂ consacrĂ© une partie de son discours Ă ce thĂšme "Ă propos du drapeau europĂ©en, personne ne conteste qu'il s'agit d'un symbole religieux. Pas mĂȘme son crĂ©ateur ! Mettez 28 Ă©toiles dessus et nous applaudirons ! Mais ne nous demandez pas d'accepter un symbole religieux. Car l'Europe doit ĂȘtre Ă tous !"Le dĂ©bat a donc largement consistĂ© en une opposition stĂ©rile entre des dĂ©putĂ©s rejetant toute remise en cause sĂ©rieuse de l'Union europĂ©enne, et une opposition "insoumise" arc-boutĂ©e sur le dĂ©voiement de la laĂŻcitĂ© que constituerait le drapeau de l'UE. Nulle trace du Ceta, du glyphosate ou des travailleurs dĂ©tachĂ©s dans les discours... Toutefois, tout n'Ă©tait pas totalement Ă jeter dans ces Ă©changes Jean-Luc MĂ©lenchon a ainsi relevĂ© que le peuple français avait rejetĂ©, Ă l'occasion du rĂ©fĂ©rendum de 2005, les symboles de l'UE. Alexis CorbiĂšre a rappelĂ© l'existence d'une circulaire du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, datant du 4 mai 1963, qui Ă©nonce que "le drapeau tricolore reste le seul emblĂšme qu'il convient d'arborer sur les bĂątiments publics pour les fĂȘtes nationales". La rĂ©solution a Ă©tĂ© finalement adoptĂ©e Ă main levĂ©e, soutenue par les groupes LREM, MoDem, Constructif, socialiste et une partie des LR. N'ayant pas de caractĂšre contraignant, elle a surtout valeur de dĂ©claration politique la majoritĂ© macroniste dĂ©fendra l'Union europĂ©enne sans aucune Ă©quivoque, et cherche Ă le faire savoir.
VOTREAVIS - La Marseillaise a-t-elle encore du sens aujourd'hui ? Lundi 25 avril 2016 à 17:18 -. Par Stéphane Parry, France Bleu Bourgogne. Composée il y a 224 ans dans la nuit du 25 au 26
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